Tom [par moi et n'Hana]

On a beau être bien avancé dans l'automne et même proche de l'hiver, le soleil est resplendissant aujourd'hui. Aucun nuage à l'horizon, et une température avoisinant même le 15°C. En bref, un temps magnifique par rapport à ce que nous sommes habitués en Angleterre.
Je marche dans l'herbe; je n'aime pas suivre les chemins déjà tracé. Je me dirige... quelque part. A vrai dire, je ne le sais pas moi même. Tiens, un banc de libre. Le seul banc de libre dans ce parc. Je me dirige vers en contournant les graviers du chemin ou en enjambant ces petits sentiers. Comme c'est amusant ! J'atteins enfin mon banc qui d'ailleurs est blanc pour votre information. Je m'y assois, environ 3 secondes, puis me relève et examine ce banc. Pas très confortable, moi qui voulait lézarder. Je retire ma veste et l'installe sur le banc dans la longueur. C'est peut-être mieux comme ça. Je m'y essaye et m'allonge sur le dos, la tête en l'air à regarder les nuages. Finalement, ce n'est pas vraiment mieux mais bon, tant pis.

Il fait chaud, le soleil brille, le ciel est dépourvu de nuages et il ne pleut pas : autant dire une journée merveilleuse et exceptionnelle si près de l'hiver. Je sors de cours d'anglais, j'ai laissé les autres en salle de gym et suis venue flâner dans l'herbe. Bien que j'ai largement besoin de m’entraîner au combat, je ne laisserai passer pour rien au monde une journée comme celle-là, où l'air est frais et où tout le monde est dehors.

Je marche donc dans les allées. Mes baskets shootent dans les graviers, envoyant valser les petites pierres blanches et grises. Devant moi, un groupe d'enfants rient et crient en marchant. Une volée de cailloux lancée par mes soins vient heurter le mollet d'un garçon. Je rie en silence pendant qu'il me scrute, suspicieux. Ce n'est pas méchant, je l'aide juste à se méfier un peu plus des autres. C'est même très gentil en fait. Je regarde le sol à nouveau, de peur de me prendre les pieds dans je ne sais quoi : c'est l'habitude. J'enjambe un muret et saute dans l'herbe, quand même plus confortable que le sentier.

Mes yeux se promènent sur les différents groupes qui jouent, discutent ou lisent au soleil. Tout le monde a quitté les pulls de l'automne pour revêtir débardeurs et shorts. Personne n'est seul, à croire que le soleil met tout le monde d'accord - et c'est tant mieux. Je cherche un banc de libre, même si c'est plus un rêve qu'un espoir. Par ce temps, cela fait bien longtemps que toute l'Académie à investit le parc. Toutes les places assises sont réquisitionnées, et par des gens que je ne connais pas : difficile donc de s'incruster. Je pourrais demander à des plus jeunes de me céder leur place en me faisant passer pour une étudiante de type combat, mais je ne m'en sens pas le courage ni l'envie. Soudain, je remarque un gars que je connais de vue, qui tente de trouver une position confortable sur un banc. Le chanceux, ça doit être le dernier de libre. Il est blond, grand et mince et ses yeux sont bleu ciel. Autant dire qu'il est difficile à oublier. Remettant ma robe correctement, je le vois s'allonger sur le dos. Mauvaise idée, il aura super mal au dos dans une heure si il reste dans cette position, et je parle en connaisseuse. Ayant trouvé le moyen de l'aborder, me permettant de trouver : un, quelqu'un à qui parler, et deux, un banc où m'asseoir. Parfait.

-Dans moins d'une heure, ton dos sera bousillé si tu restes dans cette position. Ces bancs sont de vrais instruments de torture.

Si j'arrive en plus à le convaincre que ce n'est pas confortable et ainsi de me laisser le banc, mon après midi commencera merveilleusement bien.

- Dans moins d'une heure, ton dos sera bousillé si tu restes dans cette position. Ces bancs sont de vrais instruments de torture.

J'ouvre les yeux et voit que cette voix vient d'une jeune fille rousse en robe et qui ... a les pieds dans le gravier du chemin. Elle doit surement avoir le même âge que moi, mais je n'ai pas fait attention à dans quelle classe elle était quand je l'ai croisé une fois dans un couloir. Aucune importance. En refermant les yeux, je lui réponds.

- Je ne resterais sûrement pas une heure comme ça en effet, mais pour l'instant c'est très bien.

Si elle pouvait partir un peu plus vite, cela m'arrangerait. C'est pas ça mais c'est qu'elle me fait de l'ombre alors que je voulais juste lézarder tranquillement au soleil ! De plus, elle ne m'aurait pas abordée comme ça si elle n'avait pas une bonne raison et c'est bien ce qui m'agace le plus.

- Je ne resterais sûrement pas une heure comme ça en effet, mais pour l'instant c'est très bien.

Bon... Bien qu'il est répondu poliment, facile de comprendre l'agacement dans sa voix. Il me fait apparaître gentiment que je l'ennuie. Et rien qyue pour ça, je sens qu'on ne va pas s'entendre. A croire qu'il a décidé de me pourrir ma journée ! En plus, j'ai encore mal à ma main, recouverte d'un bandage. Quelle idée aussi d'attraper un couteau par la lame. Réprimant un soupir et essayant d'agrandir encore mon sourire, je me retiens de partir en courant pour pleurer sur mon sort. Pour une fois que j'aborde quelqu'un, il faut que je tombe sur le pire emmerd*** de la Terre. Il a pas l'air décidé à me taper la discut' en plus, or je ne compte pas m'ennuyer aujourd'hui. Je fais le tour du banc, deux fois, comme un aigle autour de la proie qu'il convoite (super comparaison je sais), tout en me demandant quelle plante pourrait le tuer lentement et douloureusement. Ce n'est pas mon genre de vouloir assassiner les gens, mais depuis quelque minutes je ne suis pas très contente, voilà tout.

-Comme tu veux ! T'a la braguette ouverte.

Bah oui, j'y peux rien moi. Il a qu'a faire plus attention aussi. Et ça n'a rien à voir avec le fait que je le détaille sous toutes les coutures depuis cinq minutes. Mon regard s'est forcément posé à un moment ou à un autre sur son jean. En attendant, ça me donne un bon prétexte de tourner autour de lui pendant encore cinq bonnes minutes, tout en l'énervant et en attendant qu'il se rhabille et réponde.

La fille ne semble pas prête à partir, elle tourne en rond autour de moi. Elle n'a vraiment rien d'autre à faire que de m'embêter ! Au bout d'un moment, elle s'arrête et me dit :
-Comme tu veux ! T'as la braguette ouverte.
Une perverse ! Manquez plus que ça. Gêné, je remonte ma braguette et en prenant bien mon temps je lui réponds.
- On voit ce qui t'intéresses. AU fait, tu comptes me tourner autour encore longtemps ? C'est quoi ton but ? Me donner le tournis ?
Eh voilà. Ma carrière de bon gentleman est fini. Je suis vraiment loin d'avoir la patience comme qualité... Et puis à quoi bon ? Qu'es-ce que peut bien me vouloir cette fille ? Malgré le soleil, je réouvre mes yeux et la regarde. Elle m'observait depuis tout à l'heure ??!?!!! Ne m'étant jamais trop socialisé, je ne sais pas si c'est un comportement normal mais quelque chose me dit que non. Pour lui montrer que j'attends bien une réponse, je m'assois en tailleur sur le banc, bien au milieu et la dévisage. En fait, je sais pas si elle va trop apprécier ...

- On voit ce qui t'intéresses. Au fait, tu comptes me tourner autour encore longtemps ? C'est quoi ton but ? Me donner le tournis ?

Je me stoppe face à lui, légerment vexée. Comment ça ce qui m'intéresse ? Il est bien loin de la vérité. Et puis c'est vrai, pourquoi je tournais (tel le faucon repérant sa proie souvenons nous) ? Je ne sais pas ma motivation de départ, mais ça l'a énervé et déconcerté. Parfait, non ?Le sourire ne quitte pas mes lèvres, et mes bras se croisent un moment.
L'air agacé bien que curieux, il s'assoit en tailleur au milieu du banc et se décide enfin à me regarder dans les yeux. Je soutiens son regard lorsque qu'il continue de me dévisager. On dirait qu'on joue à "le premier qui baisse les yeux a un gage". Laissant pour la première fois de ma vie ma timidité de côté, et me disant que de toute façon il y a peu de chances que je le recroise, je lui tire la langue. Il fait une tête bizarre, alors je profite de la place désormais libre à côté de lui pour m'asseoir sur le banc. J'ai déjà atteint un de mes objectifs. Opération "incrustage totalement impoli" en marche. Et puis si ça le gêne, il a qu'à aller voir ailleurs.

-Tu permets ? Je m'exclame, bien que son désaccord ne m'empêcherait pas de prendre place. En fait, je me demandais juste ta classe et ton nom. Innocemment et sans arrières-pensées.

Il ne faudrait pas qu'un malaise s'installe dans notre antipathie naissante.

Alors que nos regards s'affrontaient dans un grand face à face depuis plusieurs longues secondes, la fille rousse me tire la langue. Profitant de mon désarroi, elle s'installe à côté de moi et me dit :

-Tu permets ? En fait, je me demandais juste ta classe et ton nom. Innocemment et sans arrières-pensées.

C'est vraiment la "reine des c*ns aux pays des emm*rdeurs" comme on dit dans "Nos jours heureux". Elle veut vraiment ce banc, et maintenant, elle vient s'incruster en ne me témoignant aucune sympathie de la laisser faire, où du moins pour l'instant.

- En général, avant de demander se genre de chose, on se présente soi-même Miss.

Je lui réponds cela t'ou t'en insistant bien sur le "Miss". Puis j'ajoute.

- Au fait, si tu veux squatter ce banc, y a des conditions --après tout c'est bien mon banc XD --. Tu es vraiment sûre de vouloir rester ici ?

- En général, avant de demander ce genre de chose, on se présente soi-même Miss. Au fait, si tu veux squatter ce banc, y a des conditions --après tout c'est bien mon banc XD. Tu es vraiment sûre de vouloir rester ici ?

Et bien voilà, quand il veut, il peut être provocateur lui aussi. Puisqu'on est partis dans ce jeu là, autant me faire détester encore un peu. J'hésite à lui répondre un nom stupide, évitant ainsi qu'il puisse un jour me retrouver et cracher sa haine contre moi un jour de pluie, avant de me dire que notre future détestation commune doit être basée sur la confiance mutuelle et qu'il mérite donc de connaitre mon prénom. Au risque pour moi de stresser chaque fois que je verrais un blond de dos.

-Hana, 1°2. Je lance enfin en balançant mes pieds, arrachant au passage des touffes d'herbe.

Je n'apprécie pas trop qu'on m'appelle Miss - ni "la tomate" d'ailleurs, bien qu'Aube m'est attribué ce surnom. C'est un surnom et je n'aime pas ça. Mon nom est bien assez court, c'est pas comme si je m'appelais Abygaelle ou Kimberley. Quoiqu'il existe plus long. Maintenant, s'il décide de m'appeler comme ça, je vais devoir sévir et lui infliger le pire surnom possible. Il faut que je cherche. Connaitre son nom m'aidera surement.
Le banc est chaud, à moins que ce ne soit le fait qu'il était allongé dessus. Surtout que son manteau lui servait de matelas. Son... Manteau ? Il a un manteau ? Qui porte une veste alors qu'il fait 15° ? Les fous et les habitants du Sud. Or il a une tête d'anglais. Donc il est fou - mais je m'y attendais. En même temps, on peut très bien se demander qui porte une robe et des baskets... Ne s'attardons pas sur le sujet. Il a juste eu le temps de retirer son manteau (son MANTEAU ! Il a apporté un manteau !) avant que je ne m’assoies, et ça ne m'arrange pas. Je ne suis pas ici depuis assez longtemps pour avoir permis à mon dos et mes fesses de s'habituer au lattes du banc qui rentre dans la peau.
Je remue donc beaucoup, le déplaçant à chaque fois de quelques centimètres. Il ne faudrait pas non plus qu'il me colle celui là. De plus de son côté, il a l'air d'avoir mal aussi. Si je tiens assez longtemps, il finira bien par s'en aller. Et je pourrais bien me moquer de lui dans son dos, seule sur mon banc, au soleil.

-Hana, 1°2. qu'elle me répond en balançant ses pieds ...
Je crois que je viens de comprendre...
Cette fille rousse est en fait ultra-timide ! Je suis sûr que dès qu'elle est intimidée elle prend des teintes de crabe tout juste sorti de la casserole. MWAHAHAHAHA ! Non, là je tourne sadique mais cela me fait trop rigoler ! Miss, qui essaye de jouer les durs, alors qu'elle n'a que très peu d'assurance. Je suis sûr qu'elle m'a choisi parce que j'étais seul et qu'on ne se connaissait pas. La bonne blague. Je crois que je vais bien m'amuser aujourd'hui.
Priorité : ne pas lui laissait tout le banc.
Deusio ou secondo, selon ce que les gens préfèrent : peut-être qu'elle est assise sur le banc mais la partie n'est pas perdue et je ne compte pas rendre les armes.
Tercio : vous allez voir ...
Sachant qu'elle attend sans doute une réponse, je lui dit :
- Ah.
Puis, reprenant tout à fait mon aise, je m'allonge cette fois dans l'autre sens, posant ma tête sur ces jambes ... et mes pieds sur ma veste. A vrai dire, cette veste peut bien allé pourrir en enfer, je n'en ai rien à faire. Etant le seul cadeau que mon oncle ne m'ai jamais offert (puisqu'il l'a fait payer à sa femme alors qu'il est plein de fric), et qu'il m'ai déshérité alors qu'il n'a PAS d'autre héritier. Enfin bref, je change de sujet là et en parlant de sujet, voyons voir comment réagit celui de mes expériences ...
Je lui dis innocemment avec mon plus beau sourire hypocrite :
- Bonne nuit, honey !

Ah ?!! Mais c'est quoi cette réponse ?!! Qui dit "Ah" quand on se présente gentiment et tout et tout ? C'est quoi son problème en vérité ? C'est moi qui suis sensée l'embêter, pas le contraire !
Il va voir si on me dit "Ah" ! Je vais l'empoisonner un bon coup, ça va le calm...

-Bonne nuit, honey !

QUOI ?! Il peut simplement répéter ce qu'il vient de dire ? Ce gars est complètement malade, il a intérêt à relever sa tête vite fait ! Je serre les dents en me retenant de le gifler, respire un bon coup et essaye de me détendre. Il ne me dit pas son nom et croit qu'il va dormir sur mes genoux. Aha, il a beaucoup d'espoir celui-là. A croire qu'on lui a jamais appris le respect et la politesse (dixit une fille qui vient de s'incruster sur un banc, mais bon). J'ai une furieuse envie de lui cracher le peu d’obscénités que je connais au visage, mais une idée beaucoup plus intéressante me vient. Puisqu'il a décidé d'être complètement déplacé et de faire des choses stupides, je peux très bien faire pareil. Après tout, je commence à capter à quel point tous les élèves de l'Académie sont dérangés psychologiquement.

-Excuse moi, sweety, mais ta tête est un peu lourde. Et puis, ce n'est pas censé être la fille qui se repose ?

Sur ce, je glisse sur le côté, me lève du banc, manque de tomber - lui laissant croire au passage que je m'en vais - et retourne m'asseoir... sur son ventre. J'ai déjà testé, cela fait bien mal quand quelqu'un s’assoit là en général. A part s'il travaille ses abdos mais ça n'a pas l'air d'être le cas. En plus, j'espère pour lui que sa tête a supporté la rencontre brutale avec le banc. J'hésite à jouer au trampoline, mais n'étant pas sadique, je me contente de m'asseoir en tailleur. Le banc est bien plus confortable d'un coup.

-Excuse moi, sweety, mais ta tête est un peu lourde. Et puis, ce n'est pas censé être la fille qui se repose ?

Elle s'écarte alors sur le côté pendant que ma tête fait un gros "BAM" sur les lattes en bois du banc. Puis profitant du fait que je ne me suis pas relevé, elle vient s'asseoir d'un coup sur mon ventre, me faisant horriblement mal ! Je retiens un gémissement et elle se tient maintenant tranquillement assise en tailleur ... sur moi. Je souffre déjà un peu moins que lorsqu'elle s'est assise d'un coup sur moi mais la douleur reste présente. C'est qu'elle est sadique ma parole ! Faisant bonne figure, je m'oblige à lui sourire pour lui répondre de ma voix mielleuse et chantonnante spécialement british.

- I'm sorry my fair lady.

Maintenant que Miss est bien assise et qu'elle est au ange de me voir souffrir, je n'ai plus qu'à attendre qu'elle veuille bien se lever. Il est vrai que je suis loin d'être le garçon le plus fort de la classe mais avant de vous moquez de moi, essayez de vous lever avec quelqu'un assis sur votre ventre. It's impossible ! Pour faire passer le temps, je me mets à regarder les nuages. Il faut dire ça fait bientôt cinq minutes que je n'ai pas décroché du regard de cette rousse. Record battu ! Je décide de compter tous les petits nuages blancs qu'il y a dans le ciel par ce magnifique temps. 1, 2, 3 ...

- I'm sorry my fair lady.

Je l'ai pris par surprise, et j'en suis particulièrement fière. Le pauvre, il tente bien de cacher sa souffrance, mais son sourire mielleux est trop faux pour être crédible. C'est lui qui a commencé en plus. Il a beau essayer de se détendre, sous moi son ventre se contracte et se décontracte sans arrêt. C'est drôle d'ailleurs la sensation que ça me fait, et je me retiens de rire. Je me doute quand même que ce n'est pas aussi joyeux pour lui, et en plus je passerais pour une sadique - si ce n'est pas déjà le cas. Je pose ma main droite sur sa cuisse et ma main gauche sur son torse, et renverse ma tête en arrière. Ma paume gauche, bandée de blanc, ressort avec force sur son tee shirt. Je ferme les yeux, puis réouvre quand même brièvement les paupières, histoire de scruter une quelconque réaction. J'y crois pas... Il compte les nuages ! Les chiffres se forment sur ses lèvres et ses pupilles se promènent dans le ciel. Il n'a pas conscience que le ciel est bien plus beau la nuit. Je suis sûre qu'il n'a jamais dormi à la belle étoile, il a l'air de quelqu'un qui aime le confort. Peut-être que la souffrance passe avec le comptage des nuages, en tout cas il a l'air d'avoir moins mal. A la limite ça ne me gêne pas, mon but premier n'était pas de le tourmenter. Mes yeux gris se referment, et je compte bien faire un somme au soleil. Mais je le plains quand même un peu. Lui qui voulait dormir tranquille se retrouve avec une inconnue sur son ventre. Enfin lui au moins, il connait mon nom.

-Ton ventre est confortable tu sais. Mais pourrais-tu arrêter de bouger ? I just want to enjoy this weather calmly.

J'ai dit que j'avais pitié de lui, pas que je le pardonnais. Il n'avait qu'à se conduire en gentleman plus tôt.

-Ton ventre est confortable tu sais. Mais pourrais-tu arrêter de bouger ? I just want to enjoy this weather calmly.

J'attends cette phrase qui me vient comme une caresse, si mélodieuse, si froide et cassante. J'aime cette voix. Je vogue dans mon monde nuageux où je suis le seul à en faire partie. La douleur que je ressentais sur mon abdomen finit par disparaître totalement. Mon regard reste dans le vide où je vois plein de merveille que personne ne semble voir. Le doux climat de mon monde m'enferme doucement en lui et tout ce qui est réel semble disparaître. Tout d'abord le décor de ce parc, le bruit des personnes autours, la grande luminosité du soleil, et ... le poids qui se trouvait sur mes genoux. Je ne sais même plus ce que c'était. Je m'en moque. Je sombre peu à peu dans ce sommeil pleins de rêves.

Je marche seul sur une terre aride, inhospitalière. Je marche d'un bon pas mais sans pour autant perdre une seule miette du paysage qui défile sous mes yeux. Des arbres carbonisés, une terre sèche et craquelée, de petits cratères. Il n'y a aucun âme humaine qui vive, aucun animal, seulement quelques plantes en mauvaise état. Au fur et à mesure que j'avance, je remarque quelques brins d'herbes par-ci par-là qui deviennent de plus en plus nombreux. Je ne sais pas où je vais, cela n'a aucune importance à mes yeux. Mais... c'est une phrase qui me revient souvent à l'esprit et à cette parole j'ai envie de répondre: Y a-t-il seulement une chose qui compte pour moi ? Je n'y ai pas de réponse ... J'avance donc dans ce désert et bientôt j'arrive au bord d'une falaise verdoyante. Pourquoi l'herbe pousse-t-elle en abondance sur ce sol sec ? Par curiosité, je m'approche au plus près du précipice et me penche pour regarder en bas. Rien que de la brume, que c'est décevant. Néanmoins, j'aperçois que la roche qui constitue la falaise brille d'une étrange lueur bleue. Je me penche un peu plus, pour mieux observer, mais le brouillard s'est déployé et je ne vois déjà plus rien. Je sens un tout petit craquement sous mes pieds et avant que je n'ai eu le temps de réagir, le sol se dérobe à moi. Heureusement, ce n'est qu'un petit morceau de terre et je tombe en arrière d'un choc violent sur le derrière. Sauvé ! Mais une main me pousse vers les profondeurs abyssales ...

PAFF ! Je me réveille en sursaut sous la force d'un coup qui vient de m'être asséné. Je regarde autour de moi et cherche d'où il vient, quand je rencontre le visage de Miss braqué sur moi.

Je commence juste à me reposer, le visage tourné vers le soleil. Je suis détendue, bien installée maintenant que le blond a arrêté de bouger. J'allonge mes jambes sur les siennes, me mettant sur le dos, et essaie d'entamer une sieste. Il ne fait aucune remarque, bien que je sois maintenant totalement allongée sur lui. Il n'a pas répondu à ma pique d'ailleurs. Je crois qu'il s'est endormi à force de compter les nuages, et je compte bien faire de même - sans compter les moutons moi- maintenant que j'ai eu mon banc. Certes d'une façon bizarre, mais bon. D'ailleurs, les élèves doivent nous trouver dérangés, allongés comme ça ; mais je n'en ai rien à faire, je veux juste dormir. Mes yeux se ferment petit à petit, et ma respiration ralentie se cale sur la sienne. Je commence juste à sombre quand, sous moi, il remue. Je m'apprête alors à lui dire de se taire, et à m'énerver au passage - il m'a réveillée quand même ! - mais il continue de bouger, gémissant comme un petit enfant faisant un cauchemar. Il doit donc être en train d'en faire un. J'hésite entre rire et m'inquiéter, mais me contente de basculer sur le ventre - l'écrasant un peu plus au passage - pour scruter sa tête. Il n'a pas l'air d'être dérangé par mes mouvements, ses yeux bougent sous ses paupières et d'un coup, il tente d'exercer un mouvement de recul. Or, il est allongé sur un banc et ne réussit qu'à se cogner la tête. Cette fois ci, c'est sûr, je n'arriverais pas à passer une après midi tranquille. Ca commence à m’énerver, si il continue je pars : il aura gagné, mais tant pis. Même dans l'herbe on est mieux qu'avec un individu aussi bizarre, et surtout un banc ne vaut pas la peine de se battre et d'essayer de ne pas être timide.
Je me lève, et, campée sur mes jambes, un sourire aux lèvres à l'idée de ce que je m'apprête à faire, je lui balance une grande claque dans la figure. Il ne peut que me remercier, je l'ai tiré d'un cauchemar.

Sous l'effet du réflexe, il se dresse tout droit, ouvrant de grands yeux ronds. Je me retiens de pouffer, mais mes paroles sont empreintes d'un rire dissimulé.

-Le pauvre petit garçon a fait un cauchemar, alors je l'ai réveillé pour qu'il n'ai plus peur !

Je lui tapote la tête avant de reculer d'un pas, il n'a pas l'air de bonne humeur...

L'explication à ce coup sur mon visage ne tarde pas à venir.

-Le pauvre petit garçon a fait un cauchemar, alors je l'ai réveillé pour qu'il n'ai plus peur !

Je rogne, tel un animal. Déjà que ce n'est pas agréable de se prendre une claque en temps normal mais en plus quand c'est pour me réveiller ! Bon, c'est vrai que dans mon monde imaginaire désertique, j'étais sur le point de mal finir mais tout de même ! Voilà maintenant qu'elle tapote la tête comme son chien ! Je refuse de répondre à sa provocation. D'ailleurs, je dois vraiment envoyer des ondes négatives très fortes parce que Miss recule d'un pas. Ah moins que ce soit ma tête-de-personne-qui-vient-de-se-lever-du-pied-gauche qui l'ai effrayée. Agacé par tout, je me lève et récupère ma veste. La rousse veut le banc ? Eh bien elle l'a ! Je lui jette un dernier regard noir, après tout je ne compte pas m'attarder ici avec ce danger publique, et m'éloigne tranquillement en marchant. J'ai bien aimé jouer avec elle au début mais pas touche à mon sommeil ! Quand on ne comprend pas ça, eh bah ... eh bah rien ! Au fur et à mesure que je m'éloigne d'elle, je regrette de ne pas revenir sur mes pas, lui répondre une fois de plus avec provocation, un sourire en coin. Je ne me suis lié avec personne encore à l'Académie, mais avec elle ... Je sais pas. Mes pas continue de ralentir. N'ai-je donc aucun courage ? Je finis par m'arrêter totalement. Je reste ainsi quelques secondes puis me retourne. Vers Miss. Je ne m'en suis pas rendu compte mais je suis déjà loin. La belle rousse me tourne le dos. Dommage ... Je reprends alors mon chemin, de ce même pas traînant.

Pendant quelques secondes, je ne bouge plus. Mes poings sont serrés, je retiens ma respiration et regarde le sol. Nan mais qu'est-ce qui lui arrive ? J'y suis allée trop fort peut-être. Pourtant, j'ai l'impression que ce n'est pas ça le problème, au fond. Il s'éloigne vite, je le sais malgré que je lui tourne le dos.

J'ai le banc. Voilà, il fallait que ça me traverse l'esprit. Oui, c'est bon, je peux m'asseoir et profiter du soleil comme bon me semble. Mais en fait... Je n'en ai pas envie. Je ne veux pas passer mon après midi seule à rêvasser. Je pourrais rejoindre Aube, mais je ne sais plus où elle m'a dit qu'elle allait, d'un coup. Je sens le rouge me monter aux joues. Il ne manquait plus que cela. Mon visage est enflammé, je m'en aperçois bien. Zut. Maintenant, je suis seule et rouge. Raaaah, c'est pas cool ! Je serre encore plus les poings et me retourne. Je n'aurais jamais fait ça en temps normal, mais je lui coure après. Il s'est bien éloigné quand même ! Mes ongles me rentrent dans la paume, et je ralentis arrivée à sa hauteur. Il ne s'est pas retourné.

-Désolée. J'y suis allée un peu fort, mais tu bougeais dans tous les sens. Tu avais l'air... bizarre.

Je ne décolle pas mon regard du sol, je n'en ai pas la force. En plus, je sens bien ses yeux peser sur moi, tandis qu'il fait volte face, surpris. Je me le promets : jamais plus je ne ferais ça. Trop intimidant.

Je marche toujours, repensant à ce rêve étrange qui, pour une raison inconnue, ne me laisse pas de marbre. J'y repense, encore et encore...
Une voix, un peu essoufflée, m'interpelle :

- Désolée. J'y suis allée un peu fort, mais tu bougeais dans tous les sens. Tu avais l'air... bizarre.

Je me retourne, comme pour vérifier que c'est bien elle; Cette rousse, cette fille rousse à l'air intimidé. Elle garde ces yeux fixés au sol, n'osant les lever vers moi. J'en suis presque flatté. Pas de ces yeux baissés, non. Je ne suis pas si prétentieux, quoique venant d'elle ça me plait plutôt bien. Je parle surtout de ces paroles impromptues qui me touchent. Au bout de quelques secondes, je me décide enfin à lui répondre :

- Mouais, ça va... J'accepte tes excuses, mais la prochaine fois, évite de me réveiller comme ça ! Je ne supporte pas !

Je franchis d'un pas, ce qui me semble être la frontière entre deux territoires en guerre et de l'index, je lui soulève délicatement le menton. A la flamme de ses yeux, je crois qu'elle n'apprécie pas et pense que je profite un peu trop de la situation. C'était juste pour croiser son regard ! Ca ne lui va pas ces yeux baissés, comme soumis ! Je retire vite mon doigt, de peur de me le faire mordre, et retourne de mon côté de la frontière en détournant mon regard ainsi que mon visage vers la droite. C'est à mon tour d'être gêné.

Je m'empresse de rebaisser la tête, pour ne pas recroiser son regard. C'est pas qu'il se croit tout permis sous prétexte que je me sois excusée, mais presque ! Et puis il est même pas capable de finir ses gestes, il est déjà gêné. Moi au moins, j'étais toute rouge après ! Ca me fait presque sourire, et le coin de mes lèvres se relève un peu. J'imagine, s'il avait eu le dédain de pas accepter mes excuses, j'aurais vite fait de demander à Aube de lui mettre son poing dans la figure. Je suis sûre qu'elle aurait accepté. Pour se faire pardonner. Bah oui, c'est quand même à cause d'elle que j'ai la main bandée, tout ça parce que je voulais pas qu'elle et l'autre s'entretuent. C'aurait été trop pour mon moral d'un coup.
Quoique je n'oserais sûrement pas commanditer un remodelage de visage à Aube. Ca se fait pas trop, surtout quand on se connaît depuis aussi peu de temps. Et puis elle risque de lui détruire plusque la face aussi, ça lui attirerait des ennuis... Non, franchement sur ce coup là j'aurais dû me débrouiller tout seul. Je me demande bien ce que c'est d'ailleurs sa spécialité, comme il a même pas voulu me dire son nom tout à l'heure. Je sais pas pourquoi je l'ai rattrapé au final... Enfin si, je sais pourquoi.

-Je recommencerais pas. Mais tu avais pas été très sympa avant aussi. Tu m'as même pas dit ton nom.

C'est vrai, c'est lui qui a été méchant en premier. Et puis si il veut pas me dire son nom, et bah tant pis pour lui. Le banc est moins compliqué en fait.

-Je recommencerais pas. Mais tu avais pas été très sympa avant aussi. Tu m'as même pas dit ton nom.

Tout de suite je fais la grimace. Moi, pas étais sympa !?!?!!!!!!!!!!! Et puis quoi encore !!! C'est elle qui a voulu me voler mon banc !!! Je jette un coup d'oeil derrière son épaule et voit qu'un groupe de trois filles vient de nous voler le banc. Argh !!!! J'enrage !!!!! Et puis la rousse, aucune délicatesse quand il s'agit de rentrer dans les gens ! Oh et puis maintenant, viens que je te demande mon nom et que je m'excuse à la légère... Ca m'énerve !!!!!!!!!!!!!!! Bon, faut que je me calme là. Un peu de dignité. Gentillesse est ton deuxième nom, n'oublies pas. Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr...

- Je m'appelle Tom. T'as d'autres questions au passage ? L'histoire que j'ai pas à raconter ma vie deux fois.

Là, c'était encore de l'arrogance... Impossible que cacher mes émotions, comme d'hab'. Je regarde une fois de plus les trois filles assisent sur MON banc. Elles ont environ un an ou deux de plus que moi et semblent s'amuser comme des folles. Je sens mon visage devenir brûlant (et sûrement écarlate au passage) et marche d'un pas rapide vers le banc. Mais pour qui se prennent-elles ??????!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!?? Je vais leur faire comprendre ce que c'est que mon banc !!!

[Ta touche de points d'exclamation est restée enfoncée ? )

- Je m'appelle Tom. T'as d'autres questions au passage ? L'histoire que j'ai pas à raconter ma vie deux fois.

Ahaha ! Il s'appelle Tom. Comme dans Tom et Jerry. C'est très puéril mais bon, c'est vrai quoi. Il a le nom d'un personnage de dessin animé. Du méchant pas doué qui se prend des gamelles en plus. Bon après, c'est un chat, et comme j'aime bien les animaux, je suis censée bien aimer Tom de Tom et Jerry. Mais je sais pas... c'est sa tête, vous trouvez pas qu'elle est bizarre ? Ses yeux sont beaucoup trop petits pour son visage. Et puis il arrête pas de se faire aplatir, déformer, gonfler et toutes sortes d'autres trucs... Ca doit laisser des séquelles non ?
Je me demande si il connait quelqu'un qui s'appelle Jerry, le Tom qui est en face de moi. Faudra que je lui dise à l'occasion, surtout qu'il me demande bien gentiment si j'ai d'autres questions en stock. Grave erreur, pour une fois, j'en ai plein à poser... Mais ? Qu'est-ce qui lui arrive ? Il regarde par dessus mon épaule depuis toute à l'heure, et là, il me laisse même pas le temps de répondre, il se barre en courant ! Eh oh, j'en ai pas fini avec lui ! Il ne m'a pas encore dit s'il connaissait un Jerry ! Et puis c'est vrai quand même, on plante pas une fille deux fois de suite en partant en courant, le visage écarlate au passage (mon ami !) !!
Je commence à fulminer. Toute ma timidité s'est envolée, et là je n'ai plus qu'une envie : lui crier à la figure ce que je pense de son comportement ! Et si il s'enfuit à nouveau, tant pis pour lui ! Ce n'est qu'un lâche !

-Hé !

Je me retourne enfin, et le vois retourner en vitesse vers le banc ! C'était ça sa technique ! Juste parce qu'il voulait avoir le banc pour lui tout seul, il a fait toute cette mise en scène ?! Alors là, il est moins bête que ce que je pensais. Mais, aujourd'hui il m'a énervée, je vais pas le laisser tranquille. Je commence à le suivre d'un pas rapide, bien décidée à lui mettre un coup de genou dans les reins, au risque de me faire rétamer ensuite si il est de type combat. Ca en vaudra la peine. Soudain, il s'arrête et se décale. Le banc dont il me cachait la vue apparaît alors, toujours blanc, propre mais surtout... Occupé. Occupé ! Des filles on eu le temps de nous le piquer, en quelques secondes ! Ah les *** ! Je comprends alors pourquoi il s'est barré, l'autre blond : il veut juste réclamer le banc, comme toute personne normalement constituée ! En fait, il est peut-être aussi bête que ce que je pensais... Ces filles sont visiblement plus vieilles que nous, ça veut dire plus expérimentées, et surtout - merci le cours de stratégie de ce matin, sans lequel je n'aurais jamais pensé à ça - elles sont en supériorité numérique ! Ce qui veut dire que si elles veulent garder le banc, elles le garderont ! Et si Tom (et Jerry) tente de leur piquer... Et bah tant pis pour lui. Aube a eu le temps de m'expliquer comment marchent les grands malades que sont les étudiants de l'Académie. Malheureusement.
A moins qu'il soit hyper doué et qu'il est un talent caché, auquel cas il va récupérer le banc et moi je l'aurais perdu (le banc). Donc, conclusion, j'arrive à sa hauteur.

-Heu... Tu sais c'est qu'un banc.. Et puis elles sont plus vieilles...
Je n'ai pas le temps de continuer de ma voix quasi inaudible ma tentative de dissuasion : arrivé devant le banc, il l'ouvre déjà. Et moi qui croyait qu'il était asocial.

[MDR ! C'était juste pour faire des lignes XD]

J'entends une petite voix qui me dit ...

-Heu... Tu sais c'est qu'un banc.. Et puis elles sont plus vieilles...

... mais je ne l'écoute pas et accélère le pas. Ces filles m'ont PIQUEES MON BANC et je compte le récupérer ! Je m'arrête juste devant les trois pimbêches en train de rigoler comme des bécasses et les toise de haut avec mon regard le plus glacial. Elles ne m'ont même pas vu approcher et semblent m'ignorer. Mais pour qui se prennent-elles ???!!!??? Ce n'est pas parce qu'elles sont plus grandes que moi que je vais me laisser faire !! Au bout de plusieurs longues secondes, la fille du milieu (un peu plus grande que les deux autres niveaux tailles et sûrement plus costaud, ce qui doit lui permettre d'imposer son autorité sur ses camarades) daigne enfin me donner un peu d'attention. Je suis resté bien droit, même plutôt raide comme un piquet, froid et confiant, pour garder ma dignité. Après m'avoir jeté un rapide regard, me détaillant de la tête aux pieds et essayant de me sonder et de m'évaluer, la fille esquisse un petit sourire. Sans dire un mot, et avant même que j'ai pu commencé à m'exprimer, elle se lève de toute sa hauteur (c'est-à-dire, une tête de plus que moi, alors que je suis déjà grand !!!) approchant son visage à quelques centimètres du mien. C'est plutôt déstabilisant, mais c'est souvent une habitude qu'on les professionnel qui savent leur supériorité et veule effrayer leur adversaire par leur comportement étrange. Elle lève ensuite sa main droite (elle est donc droitière), et de l'index, m'effleure la joue. Je ne bouge pas. Autant, je me suis emporté contre la rousse tout à l'heure, autant ce genre de fille, je les connaît. La fille m'envoie pourtant un magnifique coup de pied entre les jambes, me prenant au dépourvu. Je tombe à genoux sous l'effet de la douleur ( c'est qu'elle ne s'est pas ratée la fille !!) et me méprise de m'être fait avoir de la sorte. Je sens la présence de honey à quelques mètres derrière moi. Je dois lui faire pitié sur le coup. Mais profitant de ma position, je tire sur les jambes de la fille au niveau des chevilles, la faisant chuter à terre sur le gravier. Je m'empresse de lui faire une clef de bras dans le dos pour l'immobiliser et elle se met à grogner. Je suis concentré sur ma proie. Ma main gauche maintient le poignet de la fille bloqué dans le dos et ma main droite son épaule droite au sol. Mais je n'ai pas fini. Je glisse ma main droite contre son crâne et l'enfonce dans le gravier. Bien fait ! Les deux autres filles du banc me regardent, effrayées. Elles ne doivent pas être du types combats et n'ont jamais du aller en mission, ni à avoir à accomplir quoique se soit de violent. Je dis à la fille dans le gravier, en pesant bien mes mots :

- Maintenant, tu vas bien gentiment me laisser ce banc et me faire le plaisir de t'éloigner avec tes amies loin d'ici.

Je souris, fier de moi. Les filles du banc partent en courant. Je me relève pour laisser la troisième partir. Elle s'éloigne, puis se retourne en murmurant un "Quelle brute !!" avant de s'en aller.
Maintenant qu'elles sont parties, je vais enfin pouvoir profiter du banc, du soleil et continuer ma discussion avec Miss. Je me retourne pour la regarder, toujours le sourire au lèvre mais ...

[ah ok espèce de tricheuse ^^]

Mais il ne m'écoute même pas en plus ! Il va se faire défigurer (par les filles et ensuite par Aube) ! Je me plante à distance, derrière lui, prête à sortir mon "je t'avais prévenu" spécial pour l'occasion. La fille du milieu est trop imposante en plus, moi à sa place j'aurais peur. Enfin, j'ai déjà un petit peu peur mais je peux rien y faire. Il se tient bien droit, face au banc, et les observe tour à tour. Elles, elles n'ont en absolument rien à faire de lui : c'est un peu ridicule d'ailleurs. Ah tiens si, la grande qui fait flipper daigne se lever vers lui maintenant. Je remarque au passage qu'elle mesure bien une tête de plus que lui, qui mesure environ une tête de plus que moi... Ce qui fait qu'elle est bien trop grande pour pas m'intimider. Mais Tom, il se démonte pas. Il ne bouge ni quand elle lève sa main, ni quand... Elle lui effleure la joue du bout de l'index ! Nan mais c'est bon là, elle va pas me piquer mon passe temps de l'après midi quand même ! Comment je peux l'embêter et me faire embêter si il flirte avec une vieille ?! Ca ne va p...
Aïe ! J'aurai pas aimé me prendre le coup qu'elle vient de lui décocher entre les jambes. Si je m'y attendais ! Lui aussi est surpris, même si il a plutôt l'air d'agoniser. Ca m'arrange bien en plus, au moins maintenant il voudra plus passer l'après midi avec elles. Ahaha je suis un peu sadique et égoïste là, ce qui n'est jamais mon cas normalement. Surtout qu'il est à genoux. J'aimerais bien lui venir en aide en fait, mais je suis paralysée et ma gorge est sèche. J'ai empêché un combat l'autre jour, c'est pas pour en avoir un autre en direct maintenant. Mais je ferais mieux de m'inquiéter pour la géante : en quelques secondes, je n'ai pas suivi la scène, il a riposté et maintenant elle a la tête dans le gravier. Mais comment il fait ? Il est tout fin tout petit (façon de parler) face à elle et il la maitrise ! Là je ne doute même plus qu'il est de type combat. Aube va adorer quand je vais lui raconter. Je dois les présenter absolument. Ou pas... Faut encore que j'y réfléchisse.

- Maintenant, tu vas bien gentiment me laisser ce banc et me faire le plaisir de t'éloigner avec tes amies loin d'ici.

Mais je vais faire une rupture d'anévrisme si il continue de se comporter comme ça ! J'aurais jamais deviné qu'il était capable... de ça. C'est un peu bizarre... les trois personnes avec qui j'ai noué une relation sont de type combat. A croire que j'aime risquer de me faire tabasser. C'est pas de chance en fait ! Maintenant, les trois vieilles ont disparu sans attendre, elles avaient l'air un peu apeurées et consternées en plus. Comme moi à l'instant. Je n'admire pas du tout Tom, il vient de tordre le bras d'une fille juste parce qu'elle lui a envoyé un coup de pied là où ça fait mal. Et en plus je les comprends, un mec louche s'approche et vous toise comme ça, c'est assez inquiétant quand même !
D'ailleurs, le "mec louche" en question se retourne vers moi, un grand sourire aux lèvres. Il ose sourire alors qu'il vient d'enfoncer la tête de quelqu'un dans du gravier !
Je détourne les yeux de sa main, qui il y a moins d'un minute agrippait les cheveux de la géante, pour fixer mes pieds. Maintenant, c'est lui qui est intimidant. Et dire que je me suis assise sur son ventre ! Que je lui ai foutu une baffe !
En plus comme maintenant je ne vais plus oser faire quoi que ce soit, il va récupérer son banc et moije vais encore m'ennuyer. Au soleil.

-Tu... tu n'étais pas obligé de lui mettre la tête dans les cailloux...

J'espère qu'il a compris ce que j'ai dit, car plusieurs mètres nous séparent et que j'ai presque chuchoté. Et puis s'il n'a pas entendu, tant pis. Je pense que je vais m'en aller, comme ça il aura son banc et moi je demanderais à Aube si elle aussi elle sourit quand elle frappe quelqu'un. Auquel cas j'éviterais de lui parler pendant un certain temps.

[Toi aussi tu triches ! Les 3/4 de ton texte sont la reprise de ce que je viens d'écrire. T'as plus d'idée ?]

Je pensais que Miss allait m'engueuler mais... elle semble plutôt effrayée. Ces yeux n'arrivent plus à se décrocher de ces chaussures. Peut-être qu'elle a mis deux chaussettes différentes ce matin ? Je crois que les filles font beaucoup attention à leur apparence. Puis elle chuchote quelques mots, comme pour elle-même, sauf que je sais qu'ils me sont adressés. Je ne les entends que par brides :

- Tu ... ... ... ... pas obligé ... lui ... ... tête ... ... cailloux ...

Hein ??? Tête... cailloux... Elle parle de la fille que j'ai fait déguerpir ? M... Miss aurait eu peur de mes méthodes de travail ? Je la pensais plus robuste à la vue de ce genre de pratique et de comportement... Me faut que j'aille la rassurer avant qu'elle ne détale elle aussi comme un lapin. Mon but n'était vraiment pas de l'effrayer ! Je m'approche d'elle, lentement. A chaque pas de plus que je fais dans sa direction, je vois le reflet de la peur qui grandit au fond de ses prunelles. Pitié, qu'elle ne parte pas en courant ! Je ralentit encore le rythme, comme on s'y prendrait pour approcher un petit animal craintif, et en arrivant à sa hauteur, pose mes mains sur chacunes de ses épaules. Je me rappelle avoir entendu une fois en cours, que certains gestes ou contacts avec quelqu'un peuvent avoir des effets plutôt inattendu. Je crois que celui-là l'empêche carrément de fuir, la personne se sentant comme emprisonné sous le poids de la main. Je tente de capter le fin visage de honey, toujours dirigé vers le bas, ce qui signifie qu'elle essaye d'échapper à ma présence, puis lui annonce maladroitement de ma voix grave mais la plus douce possible :

- Je voulais vraiment pas te faire peur ... C'est vrai que ... j'aurais pas dû... Je le regrette, euhh non ... si ... euh ... à ce moment-là, je voulais vraiment lui enfoncer la tête dans le gravier, c'était mon droit mais ... avec ce genre de personne, c'est comme ça qui faut s'y prendre. Tu comprends ? C'est un peu comme une loi dans le règlement intérieur ce genre d'agissements entre les types combats. Faut pas t'effrayer... je voulais pas que tu réagisses comme ça ... sinon je me serais peut-être abstenu...

Bon. J'arrête avant de m'enfoncer plus. Sous mes mains, je sens que Miss c'est encore raidi. Je sais plus trop quoi faire là? J'ai pas trop l'habitude de ce genre de situation ... (je parle de consoler une fille, on est bien d'accord ?!) En plus, alors que je cherchais son regard, c'est maintenant à mon tour de dévisager mes pieds qui chaussent du 45. Je deviens vraiment de plus en plus pitoyable à fréquenter cette académie !

[ahaha mais bien sur ! Tu veux pas savoir le super point de vue d'Hana en fait c'est ça ?! Méchante ! En plus moi c'est subtil contrairrement aux points d'exclamation ]

Comment ça c'est son droit ?! Le seul droit qu'il a c'est de respirer ! Donc me prendre par les épaules c'est illégal ! En plus comme il est plus grand ça me rabaisse et c'est nul. A croire que tous les grands font exprès de se mettre bien proches et en face de toi pour te mettre la honte. Mais moi, j'assume ma taille (et mon niveau en combat) !! Pourtant là, lui aussi à l'air mal à l'aise. Je suis sûre que si il pliait les genoux tout irait mieux. Sans décoller les yeux du gravier, je me dégage de son emprise en reculant d'un pas et en me décalant sur le côté, là où son regard est posé. Quand on rétame une fille et qu'on fait une tirade pareille, la moindre des choses c'est de ne pas perdre la face, quand même. Mais... si il sait déjà comment s'y prendre avec "ce genre de fille" comme il dit, ça veut dire qu'il est là depuis longtemps déjà. Je vais demander à Aube, faute de mieux. Ou alors je peux aussi lui demander à lui. Histoire de faire un changement subtil de conversation... Parce qu'on va pas y passer la journée non plus.

-Bon bah euh... ... Ca fait longtemps que t'es ici ?

Ca sonnait mieux dans ma tête. Sans les hésitations pitoyables. Mon regard tente une envolée vers son visage, avant de redescendre en piqué, accompagné d'un magnifique fard rouge. Le dialogues yeux dans les yeux, ce sera pour plus tard.

[ok pour le point de vue ... mais le coup de la petite taille, t'as pas l'impression de te servir de quelqu'un qui existe dans la réalité ???!!!!]

- ... Ca fait longtemps que t'es ici ?

"Espèce de gros nul ! T'as raté le début de sa phrase !!!! Comment tu vas lui répondre maintenant hein ?? Alors comme ça tu n'écoutes même plus les gens qui te parles ?? Pas assez intéressant ? Non, tu étais plongé dans tes pensées comme d'habitude. Pffff ! Qu'es-ce qu'on va faire de toi mon pauvre ? Des fois tu me fais pitié !" me dit une voix dans ma tête. Dommage que je puisse pas la frapper celle-la d'ailleurs. Ca me manque bien ... Bon, tâchons de répondre au moins à la deuxième partie de la phrase.

- ... Euh ... Ca fait bientôt 7 mois ... Et toi ?

Meilleur moyen pour ne pas montrer que je n'ai pas écouté tout ce qu'elle a dit : poser une question ou détourner le sujet. Et une bonne chose de faite ! Bien que je n'arrive pas encore à la regarder dans les yeux (il faut dire que son regard est spécialement intimidant !!!), je garde maintenant la tête levée, regardant simplement sur le côté pour ne pas rencontrer ses yeux.